Prix du lait Les détails de l'accord sur les prix de 2004 à 2006
PARIS, 4 sept 2004 - Producteurs de lait et industriels français sont parvenus dans la nuit de jeudi à vendredi, après plusieurs semaines de bras de fer, à un accord national qui fixe les modalités d'évolution des prix pour 2004 et devrait aboutir bientôt à un accord-cadre valable pour trois années.
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Cet accord, qui adapte la France à la réforme de 2003 de la Politique agricole commune (Pac) européenne, entérine pour les producteurs une baisse des prix, conformément à l'objectif poursuivi par la Commission européenne, mais inférieure à ce que réclamait jusqu'alors les industriels de la filière. Il marque « la volonté des producteurs et des transformateurs de relever, unis, les défis auxquels est aujourd'hui confrontée la filière laitière française », a réagi vendredi le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard.
Baisse moyenne annuelle de 9,4 euros par tonne de lait
Pour 2004, l'application mécanique du nouveau schéma défini pour l'avenir aboutit à une baisse moyenne annuelle de 9,4 euros par tonne de lait, soit, compte tenu des baisses déjà effectuées depuis le 1er janvier, de 5,92 euros en août et septembre puis de 7 euros jusqu'à la fin de l'année, ont précisé vendredi dans un communiqué les représentant des industriels du secteur. La Fédération nationale des industries laitières (Fnil) et celle des coopératives laitières (Fncl) ajoutent que cette baisse est inférieure à l'aide directe de 12,15 euros par tonne que l'Union européenne verse aux producteurs en compensation des baisses des prix, conformément à la réforme de la Pac.
D'où la satisfaction de la Fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl), signataire de l'accord, qui rappelle que les industriels réclamaient jusqu'alors une baisse estimée en moyenne à 11,50 euros sur 2004. « Nous avons abouti à quelque chose de raisonnable, une relative modération de la baisse pour cette année », a déclaré à l'AFP le directeur de la FNPL, Michel Reffay.
« Perspectives pour trois ans »
L'accord de jeudi soir ne stipule pas de durée d'application, car cela doit encore faire l'objet d'un "accord-cadre" qui sera disponible « dans les semaines à venir », mais il est entendu qu'il s'agit de trois années, a-t-il précisé. L'accord « donne des perspectives pour trois ans », ont d'ailleurs annoncé dans leur communiqué les industriels, sans plus de précisions. L'accord à remplacer datait de 1997 et avait expiré fin 2003.
Les modalités de fixation des prix obéissent au principe que le prix français moyen ne soit « jamais très loin » du prix moyen en Allemagne, a précisé M. Reffay. Les deux pays produisent à peu près la moitié du lait européen. Cet accord a été arraché à la suite d'une forte mobilisation des agriculteurs producteurs, qui avaient mené jeudi de multiples actions dans les régions de France, dont le blocage de 40 à 50 industries laitières.
« Un mois et demi du revenu annuel ! »
Contrairement à la Fnpl, la Confédération paysanne et la Coordination rurale ont vigoureusement dénoncé l'accord, en répétant leur opposition de principe à toute baisse de prix et à la philosophie même de la réforme de la Pac. « Cette nouvelle réduction sera lourde de conséquences pour le revenu des producteurs. Elle atteindra ainsi l'équivalent d'un mois et demi du revenu annuel d'un producteur laitier ! », a estimé la Confédération paysanne, appelant les agriculteurs à contester l'accord « sur le terrain ». « Les producteurs de lait sont bien mal défendus », a réagi de son côté la Coordination rurale, contestant le monopole de représentation des producteurs à la négociation par la Fnpl.
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